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15 FÉVRIER - 17 MARS 2018

EST - OUEST

L'Est étant plus tourné vers les images et l'Ouest plus enfermés dans les mots, le point essentiel relatif à cette dualité originaire est le creuset de la création. Les artistes présents dans cette exposition EST-OUEST portent en eux les stigmates de ce partage que leurs œuvres réactivent et transforment.
15 FÉVRIER - 17 MARS 2018

EST - OUEST

L'Est étant plus tourné vers les images et l'Ouest plus enfermés dans les mots, le point essentiel relatif à cette dualité originaire est le creuset de la création. Les artistes présents dans cette exposition EST-OUEST portent en eux les stigmates de ce partage que leurs œuvres réactivent et transforment.
De même que notre cerveau est composé de deux hémisphères, nous sommes faits de mots et d'images. Cette distinction est à la fois indépassable et proliférante. L'homme a multiplié à l'envi les partages binaires comme si dans cette prolifération se jouait la possibilité de comprendre les deux oppositions binaires plus essentielles qui le fondent et gouvernent son existence.

Si l'on tente de projeter sur une carte imaginaire et pourtant un peu réelle du monde la différence entre hémisphère droit et hémisphère gauche, on s'aperçoit que le premier correspondrait à un Est plus tourné vers les images, et que le second, lui correspondrait à un Ouest plus enfermés dans les mots.

Si l'on tente d'affiner cette distinction entre Est et Ouest sur d'autres plans, on s'aperçoit que cette polarité recouvre un partage entre un monde de l'Est plus orienté par une recherche de pluralité de significations dans des formes visuelles pouvant flirter avec l'irrationnel cherchant à mettre en œuvre une expansion de l'énergie comme spirituelle, et un monde de l'Ouest lié à l'action à la rationalité et cherchant à maitriser l'énergie par des moyens à moindre portée spirituelle. Les manifestations de ce partage se retrouvent dans les dimensions culturelles et philosophiques, mentales, historiques et géographiques du monde que nous connaissons.

Le point essentiel relatif à cette dualité originaire, c'est qu'elle est le creuset de la création. Les artistes présents dans cette exposition EST-OUEST portent en eux les stigmates de ce partage que leurs œuvres réactivent et transforment. La relation que les pays de l'Est entretiennent avec les images est, à l'évidence, radicalement différente de celle de l'Ouest.

Dans un monde globalisé, les « informations » circulent partout, et pourtant, comme nous pouvons aisément le constater, la prégnance des traditions culturelles, la puissance de la sève qui remonte des racines, sont toujours réelles et efficaces, même si elles font l'objet de transformations créatrices.

Les œuvres de chacun des artistes de cette exposition reflètent bien la permanence de cette tension créatrice, de cette confrontation avec le risque du chaos et la manière dont créer signifie finalement parvenir à échapper à la destruction du chaos par l'invention de formes.

Chacune de ces œuvres met en scène un aspect de choc entre les pôles EST et OUEST, et nous donne à « lire » comment ce choc prend forme, dans des attitudes envers le monde, une manière de s'approprier les traditions et de les transformer ou une façon nouvelle de jouer au cœur même de l'image, avec signes et traces. Dans chaque tableau, le spectateur peut donc retrouver à la fois l'Ouest et l'Est, car « l'Est et l'Ouest sont inhérents à tout », comme le disait le philosophe Hegel.

Lorsqu'il fera face à ces œuvres, chacun pourra faire l'expérience de la puissance de cette polarité, de la présence de ces forces, de leur manière d'être actives dans les tableaux. C'est à ce moment qu'il nous sera possible, enfin, d'éprouver et de mesurer directement l'impact d'un tableau sur notre psychisme. En effet, certains tableaux nous convient à une sorte de méditation, ce qui évoque le dhyana, qui signifie « concentration » en sanscrit, d'autres à une sorte de contemplation qui évoque le zen, qui signifie « contemplation » en japonais.

Telle est la force des images, de nous inviter à plonger en nous-mêmes en abandonnant au moins pour un moment les mots avant de devoir, comme le doivent les artistes, confronter notre expérience mystique mais silencieuse avec le partage nécessaire de ce qui a été vu et demande à être compris.
Elena Rumina, membre de la Fédération des Artistes de l'UNESCO (IFA)
Jean-Louis Poitevin, écrivain, docteur en philosophie, critique d'art, membre de l'AICA
De même que notre cerveau est composé de deux hémisphères, nous sommes faits de mots et d'images. Cette distinction est à la fois indépassable et proliférante. L'homme a multiplié à l'envi les partages binaires comme si dans cette prolifération se jouait la possibilité de comprendre les deux oppositions binaires plus essentielles qui le fondent et gouvernent son existence.

Si l'on tente de projeter sur une carte imaginaire et pourtant un peu réelle du monde la différence entre hémisphère droit et hémisphère gauche, on s'aperçoit que le premier correspondrait à un Est plus tourné vers les images, et que le second, lui correspondrait à un Ouest plus enfermés dans les mots.

Si l'on tente d'affiner cette distinction entre Est et Ouest sur d'autres plans, on s'aperçoit que cette polarité recouvre un partage entre un monde de l'Est plus orienté par une recherche de pluralité de significations dans des formes visuelles pouvant flirter avec l'irrationnel cherchant à mettre en œuvre une expansion de l'énergie comme spirituelle, et un monde de l'Ouest lié à l'action à la rationalité et cherchant à maitriser l'énergie par des moyens à moindre portée spirituelle. Les manifestations de ce partage se retrouvent dans les dimensions culturelles et philosophiques, mentales, historiques et géographiques du monde que nous connaissons.

Le point essentiel relatif à cette dualité originaire, c'est qu'elle est le creuset de la création. Les artistes présents dans cette exposition EST-OUEST portent en eux les stigmates de ce partage que leurs œuvres réactivent et transforment. La relation que les pays de l'Est entretiennent avec les images est, à l'évidence, radicalement différente de celle de l'Ouest.

Dans un monde globalisé, les « informations » circulent partout, et pourtant, comme nous pouvons aisément le constater, la prégnance des traditions culturelles, la puissance de la sève qui remonte des racines, sont toujours réelles et efficaces, même si elles font l'objet de transformations créatrices.

Les œuvres de chacun des artistes de cette exposition reflètent bien la permanence de cette tension créatrice, de cette confrontation avec le risque du chaos et la manière dont créer signifie finalement parvenir à échapper à la destruction du chaos par l'invention de formes.

Chacune de ces œuvres met en scène un aspect de choc entre les pôles EST et OUEST, et nous donne à « lire » comment ce choc prend forme, dans des attitudes envers le monde, une manière de s'approprier les traditions et de les transformer ou une façon nouvelle de jouer au cœur même de l'image, avec signes et traces. Dans chaque tableau, le spectateur peut donc retrouver à la fois l'Ouest et l'Est, car « l'Est et l'Ouest sont inhérents à tout », comme le disait le philosophe Hegel.

Lorsqu'il fera face à ces œuvres, chacun pourra faire l'expérience de la puissance de cette polarité, de la présence de ces forces, de leur manière d'être actives dans les tableaux. C'est à ce moment qu'il nous sera possible, enfin, d'éprouver et de mesurer directement l'impact d'un tableau sur notre psychisme. En effet, certains tableaux nous convient à une sorte de méditation, ce qui évoque le dhyana, qui signifie « concentration » en sanscrit, d'autres à une sorte de contemplation qui évoque le zen, qui signifie « contemplation » en japonais.

Telle est la force des images, de nous inviter à plonger en nous-mêmes en abandonnant au moins pour un moment les mots avant de devoir, comme le doivent les artistes, confronter notre expérience mystique mais silencieuse avec le partage nécessaire de ce qui a été vu et demande à être compris.
Elena Rumina, membre de la Fédération des Artistes de l'UNESCO (IFA)
Jean-Louis Poitevin, écrivain, docteur en philosophie, critique d'art, membre de l'AICA
Période d'exposition
15 février - 17 mars 2018

Vernissage le jeudi 15 fevrier de 18 h à 21h en présence des artistes.
Avec l'intervention de l'écrivain, docteur en philosophie, critique d'art Jean-Louis Poitevin à 19h.

Galerie est ouverte du mardi au vendredi de 14h à 19h, samedi de 10h à 19h et sur rendez-vous

Entrée libre.