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13 octobre - 17 novembre 2018

Fragile

L'exposition «Fragile» réunit la photographe surréaliste et spirituelle Laura Makabresku (Pologne) et la sculpteure Daria Surovtseva (Russie, France, vainqueur du Prix de l'ICART 2018 pour Innovation dans la Sculpture). Le travail photographique de Laura Makabresku évoque la fragilité des relations humaines tandis que les sculptures en porcelaine de Daria Surovtseva nous présentent la fragilité de la beauté matérielle.
13 OCTOBRE - 17 NOVEMBRE 2018

Fragile

L'exposition «Fragile» réunit la photographe surréaliste et spirituelle Laura Makabresku (Pologne) et la sculpteure Daria Surovtseva (Russie, France, vainqueur du Prix de l'ICART 2018 pour Innovation dans la Sculpture). Le travail photographique de Laura Makabresku évoque la fragilité des relations humaines tandis que les sculptures en porcelaine de Daria Surovtseva nous présentent la fragilité de la beauté matérielle.
La fragilité est, dans l'art, l'un des principaux motifs de création. Les artistes vont prendre conscience de nouveaux horizons qu'ouvre le champs de la fragilité et vont chercher à mettre en avant cette caractéristique comme qualité plastique. L'oeuvre d'art devient la manifestation d'une mise en forme du caractère fragile de ce qu'elle représente. Mais la fragilité n'est pas employée pour se complaire dans un registre dramatique de souffrance. Celle-ci est un moteur de création qui propose à l'artiste un exutoire esthétique de ses maux. Faire acte de fragilité permet donc de l'exorciser, de la canaliser pour en construire un objet plastique. Les artistes célèbrent, en quelque sorte, leur sensibilité en utilisant la création artistique comme un moyen de sublimer ce qui au départ, était relié au registre de la faiblesse. Rendre fort ce qui nous désarme apparaît ici comme la meilleure manière de conjurer ce qui nous hante.

Laura Makabresku va faire intervenir la fragilité à travers un univers onirique et personnel. Le flou, le grain ou encore les choix chromatiques vont accentuer le caractère éphémère d'une atmosphère mystique que l'artiste met en place. En cela, elle esthétise une imagerie en dérive afin d'y trouver une transcendance qui nous conduit dans une autre réalité. Laura Makabresku va s'interroger sur la position du sujet dans le monde, celui-ci est récepteur de l'ensemble des manifestations qui le traverse. La représentation du corps vient alors appuyer l'idée que nous sommes des êtres sensibles, mis à nu. Celle-ci va s'insérer dans un vocabulaire fantastique, tiré de légende et folklore, afin de devenir une enveloppe du sublime et d'une certaine noirceur. Le corps devient la manifestation des rapports humains : il incarne l'expressivité et la complexité de notre rapport à l'autre. Dans l'image de l'amour, il devient la liaison formelle et affective de deux personnes qui porte en elle l'implication entière du sujet dans son rapport à l'autre.

Daria Surovtseva se concentre, quant à elle, sur une fragilité physique, liée à la matière. À l'aide d'un travail sur de la porcelaine, cette artiste va concevoir des sculptures de sujets organiques pouvant faire écho à des créatures du tréfonds des profondeurs sous-marines. L'utilisation de la porcelaine vient exprimer une certaine grâce et délicatesse de ces formes naturelles et imaginaires, rendant ainsi précieux ces petits organismes. Daria Surovtseva va construire un écosystème qui illustre la position unique et précaire de ces formes. La matière cristallise alors la possibilité de rupture de ces êtres, ce qui exprime la fragilité du milieu naturel, dont l'artiste fait surgir les formes. La pratique sculpturale se restitue non pas dans l'exercice traditionnel d'une pérennité de l'objet. La sculpture surmonte les frontières imposées par la solidité qu'on lui attribue. Ainsi la délicatesse se trouve dans la finesse dont est capable la sculpture.

Maxime Kapral-Kastel
La fragilité est, dans l'art, l'un des principaux motifs de création. Les artistes vont prendre conscience de nouveaux horizons qu'ouvre le champs de la fragilité et vont chercher à mettre en avant cette caractéristique comme qualité plastique. L'oeuvre d'art devient la manifestation d'une mise en forme du caractère fragile de ce qu'elle représente. Mais la fragilité n'est pas employée pour se complaire dans un registre dramatique de souffrance. Celle-ci est un moteur de création qui propose à l'artiste un exutoire esthétique de ses maux. Faire acte de fragilité permet donc de l'exorciser, de la canaliser pour en construire un objet plastique. Les artistes célèbrent, en quelque sorte, leur sensibilité en utilisant la création artistique comme un moyen de sublimer ce qui au départ, était relié au registre de la faiblesse. Rendre fort ce qui nous désarme apparaît ici comme la meilleure manière de conjurer ce qui nous hante.

Laura Makabresku va faire intervenir la fragilité à travers un univers onirique et personnel. Le flou, le grain ou encore les choix chromatiques vont accentuer le caractère éphémère d'une atmosphère mystique que l'artiste met en place. En cela, elle esthétise une imagerie en dérive afin d'y trouver une transcendance qui nous conduit dans une autre réalité. Laura Makabresku va s'interroger sur la position du sujet dans le monde, celui-ci est récepteur de l'ensemble des manifestations qui le traverse. La représentation du corps vient alors appuyer l'idée que nous sommes des êtres sensibles, mis à nu. Celle-ci va s'insérer dans un vocabulaire fantastique, tiré de légende et folklore, afin de devenir une enveloppe du sublime et d'une certaine noirceur. Le corps devient la manifestation des rapports humains : il incarne l'expressivité et la complexité de notre rapport à l'autre. Dans l'image de l'amour, il devient la liaison formelle et affective de deux personnes qui porte en elle l'implication entière du sujet dans son rapport à l'autre.

Daria Surovtseva se concentre, quant à elle, sur une fragilité physique, liée à la matière. À l'aide d'un travail sur de la porcelaine, cette artiste va concevoir des sculptures de sujets organiques pouvant faire écho à des créatures du tréfonds des profondeurs sous-marines. L'utilisation de la porcelaine vient exprimer une certaine grâce et délicatesse de ces formes naturelles et imaginaires, rendant ainsi précieux ces petits organismes. Daria Surovtseva va construire un écosystème qui illustre la position unique et précaire de ces formes. La matière cristallise alors la possibilité de rupture de ces êtres, ce qui exprime la fragilité du milieu naturel, dont l'artiste fait surgir les formes. La pratique sculpturale se restitue non pas dans l'exercice traditionnel d'une pérennité de l'objet. La sculpture surmonte les frontières imposées par la solidité qu'on lui attribue. Ainsi la délicatesse se trouve dans la finesse dont est capable la sculpture.

Maxime Kapral-Kastel
Période d'exposition
13 octobre - 17 novembre 2018

Vernissage :
le samedi 13 octobre à 16h
en présence du Maire de Compiègne
Philippe MARINI

Galerie est ouverte du mardi au vendredi de 14h à 19h, samedi de 10h à 19h et sur rendez-vous

Entrée libre.