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8 novembre - 20 décembre 2025

Egor Plotnikov

Le ciel au-dessus de notre maison

Egor Plotnikov consacre son œuvre à l’étude du paysage et de ses moyens d’expression, à une époque où ce genre classique est largement délaissé. La série Le ciel au-dessus de notre maison rassemble une vingtaine de toiles où, pour la première fois dans son art, le ciel devient sujet central : « un regard là-haut, au-delà des sujets, des événements et des personnages ». Symbole d’unité, de liberté et d’indépendance, il transcende frontières et époques, tout en rappelant par sa puissance la fragilité humaine. 
8 novembre - 20 décembre 2025

Egor Plotnikov

Le ciel au-dessus de notre maison

Egor Plotnikov consacre son œuvre à l’étude du paysage et de ses moyens d’expression, à une époque où ce genre classique est largement délaissé. La série Le ciel au-dessus de notre maison rassemble une vingtaine de toiles où, pour la première fois dans son art, le ciel devient sujet central : « un regard là-haut, au-delà des sujets, des événements et des personnages ». Symbole d’unité, de liberté et d’indépendance, il transcende frontières et époques, tout en rappelant par sa puissance la fragilité humaine. 
Egor Plotnikov est l'un des artistes russes contemporains les plus marquants et un peintre déjà bien connu du public Compiégnois.

Le thème principal de son œuvre est l'étude du paysage et de ses moyens d’expression à une époque où les genres classiques de la peinture sont totalement délaissés. Pour renforcer l'effet marginal du sujet qu'il a choisi, l'artiste s'intéresse à la représentation d'éléments traditionnellement secondaires dans la peinture, des motifs vus comme en passant, par hasard.
La série de seize œuvres présentée à l'exposition Le ciel au-dessus de notre maison est la première dans son art à aborder le thème du ciel comme sujet central. Pour de nombreux artistes, le ciel, en tant qu'élément de fond du tableau, est devenu un espace de liberté par rapport aux canons établis et aux exigences de la mode, leur permettant de laisser libre cours à leur imagination. Egor Plotnikov attire notre attention sur ce troisième plan de la peinture classique, soulignant que sa série est « un regard là-haut, au-delà des sujets, des événements et des personnages ».

Le titre de l'exposition reprend le nom d'une des œuvres : une vue de nuages aperçus par l'artiste depuis un avion survolant Kirov, sa ville natale en Russie. Cependant, la géographie des lieux représentés dans cette série est beaucoup plus vaste : on y trouve l'Extrême-Orient, l’Arctique, la Daourie, le Côte d’Azur, le mont Saint-Michel et, bien sûr, Compiègne. Derrière cette grande diversité de lieux, unis par le motif central des nuages flottants, se cache l'idée principale de cette série : chacun de nous a un endroit qu'il appelle son chez-soi, mais le ciel au-dessus de nos têtes est le même pour tous.

L'un des thèmes principaux de ce cycle est le mouvement et le déplacement. Pour les nuages, il n'y a ni obstacles ni frontières nationales. À l'ère de la séparation générale, ils deviennent alors un symbole d'unité, de liberté et d'indépendance. Pour transmettre cette idée, l'auteur aborde les notions de mouvement et de statique. Dans les œuvres d’Egor Plotnikov, on ressent cette mutabilité constante : on dirait que les contours des nuages se transforment imperceptiblement, et que ces derniers flottent sur la surface de la toile sans perdre leur monumentalité. Cette sensation est directement liée à la méthode de travail de l'artiste. Il utilise les photos prises lors de ses nombreux voyages, mais il aime aussi faire des croquis en plein air pour capturer ses impressions vivantes de la nature en mouvement, sous une lumière en constante évolution.

L'éclairage joue d’ailleurs un rôle primordial dans cette série. Les tableaux représentent toutes les saisons, différents moments de la journée et diverses conditions météorologiques. La lumière, diffuse ou ponctuelle, tamisée ou vive, grisâtre ou colorée, détermine l'ambiance du tableau et le sentiment qu'il suscite chez le spectateur : tristesse, nostalgie, optimisme ou un sentiment de bonheur presque enfantin et sans limites. La représentation des nuages constitue également un intérêt plastique pour l'artiste. Leur diversité et leur dynamisme les transforment en une abstraction naturelle, où il n'y a pas de limites aux formes et aux couleurs.

La formation académique de Plotnikov se reflète dans le choix de la technique artistique, du genre et du traitement du sujet de ses œuvres. Cinq tableaux de cette série sont en effet des hommages à des œuvres de peintres célèbres du passé : Paul Véronèse (1528-1588), Nicolas Poussin (1594-1665), Caspar David Friedrich (1774-1840), Eugène Boudin (1824-1898) et Arkadi Rylov (1870-1939). Connaissant bien l'histoire de la peinture, l'artiste voit le monde non seulement avec son propre regard attentif, mais aussi à travers le prisme de nombreuses réminiscences et références historiques. Il ne cherche pourtant pas à styliser ses tableaux, mais parfois, des éléments observés dans la nature lui rappellent les toiles des maîtres du passé, et alors la réalité et l’art se confondent. Ainsi, Plotnikov soulève non seulement la question de l'absence de frontières géographiques, mais aussi celle du flou des cadres temporels : deux artistes, issus de deux époques différentes et ayant des cultures visuelles et des expériences de vie différentes, lèvent la tête et, à travers les siècles, voient le même ciel.

C'est là qu'apparaît le motif du memento mori : l'éternité et la puissance écrasante du ciel soulignent la fragilité et la fugacité de la vie humaine. La force de la nature et ses lois implacables nous rappellent qu'il existe quelque chose de plus grand que nos soucis et nos inquiétudes immédiats.

Les œuvres d’Egor Plotnikov sont à la fois monumentales et intimes. Elles sont comme une promenade solitaire, un dialogue avec soi-même au cours duquel on lève soudain les yeux vers le ciel et on se sent à la fois comme un grain de sable dans l'univers et comme une partie de quelque chose de global, trouvant ainsi l'équilibre et la stabilité.
Le ciel au-dessus de notre maison est une série de tableaux sur l'universalisme, l'humanisme, la liberté et la paix, sur ce qui nous unit plutôt que sur ce qui nous sépare. Comme le dit le peintre lui-même : « L'art existe pour que l'homme reste humain. »

Anna Baydova

Docteure en histoire de l’art

Chercheuse à l’Université de Tours

Egor Plotnikov est l'un des artistes russes contemporains les plus marquants et un peintre déjà bien connu du public Compiégnois.

Le thème principal de son œuvre est l'étude du paysage et de ses moyens d’expression à une époque où les genres classiques de la peinture sont totalement délaissés. Pour renforcer l'effet marginal du sujet qu'il a choisi, l'artiste s'intéresse à la représentation d'éléments traditionnellement secondaires dans la peinture, des motifs vus comme en passant, par hasard.

La série de seize œuvres présentée à l'exposition Le ciel au-dessus de notre maison est la première dans son art à aborder le thème du ciel comme sujet central. Pour de nombreux artistes, le ciel, en tant qu'élément de fond du tableau, est devenu un espace de liberté par rapport aux canons établis et aux exigences de la mode, leur permettant de laisser libre cours à leur imagination. Egor Plotnikov attire notre attention sur ce troisième plan de la peinture classique, soulignant que sa série est « un regard là-haut, au-delà des sujets, des événements et des personnages ».

Le titre de l'exposition reprend le nom d'une des œuvres : une vue de nuages aperçus par l'artiste depuis un avion survolant Kirov, sa ville natale en Russie. Cependant, la géographie des lieux représentés dans cette série est beaucoup plus vaste : on y trouve l'Extrême-Orient, l’Arctique, la Daourie, le Côte d’Azur, le mont Saint-Michel et, bien sûr, Compiègne. Derrière cette grande diversité de lieux, unis par le motif central des nuages flottants, se cache l'idée principale de cette série : chacun de nous a un endroit qu'il appelle son chez-soi, mais le ciel au-dessus de nos têtes est le même pour tous.

L'un des thèmes principaux de ce cycle est le mouvement et le déplacement. Pour les nuages, il n'y a ni obstacles ni frontières nationales. À l'ère de la séparation générale, ils deviennent alors un symbole d'unité, de liberté et d'indépendance. Pour transmettre cette idée, l'auteur aborde les notions de mouvement et de statique. Dans les œuvres d’Egor Plotnikov, on ressent cette mutabilité constante : on dirait que les contours des nuages se transforment imperceptiblement, et que ces derniers flottent sur la surface de la toile sans perdre leur monumentalité. Cette sensation est directement liée à la méthode de travail de l'artiste. Il utilise les photos prises lors de ses nombreux voyages, mais il aime aussi faire des croquis en plein air pour capturer ses impressions vivantes de la nature en mouvement, sous une lumière en constante évolution.

L'éclairage joue d’ailleurs un rôle primordial dans cette série. Les tableaux représentent toutes les saisons, différents moments de la journée et diverses conditions météorologiques. La lumière, diffuse ou ponctuelle, tamisée ou vive, grisâtre ou colorée, détermine l'ambiance du tableau et le sentiment qu'il suscite chez le spectateur : tristesse, nostalgie, optimisme ou un sentiment de bonheur presque enfantin et sans limites. La représentation des nuages constitue également un intérêt plastique pour l'artiste. Leur diversité et leur dynamisme les transforment en une abstraction naturelle, où il n'y a pas de limites aux formes et aux couleurs.

La formation académique de Plotnikov se reflète dans le choix de la technique artistique, du genre et du traitement du sujet de ses œuvres. Cinq tableaux de cette série sont en effet des hommages à des œuvres de peintres célèbres du passé : Paul Véronèse (1528-1588), Nicolas Poussin (1594-1665), Caspar David Friedrich (1774-1840), Eugène Boudin (1824-1898) et Arkadi Rylov (1870-1939). Connaissant bien l'histoire de la peinture, l'artiste voit le monde non seulement avec son propre regard attentif, mais aussi à travers le prisme de nombreuses réminiscences et références historiques. Il ne cherche pourtant pas à styliser ses tableaux, mais parfois, des éléments observés dans la nature lui rappellent les toiles des maîtres du passé, et alors la réalité et l’art se confondent. Ainsi, Plotnikov soulève non seulement la question de l'absence de frontières géographiques, mais aussi celle du flou des cadres temporels : deux artistes, issus de deux époques différentes et ayant des cultures visuelles et des expériences de vie différentes, lèvent la tête et, à travers les siècles, voient le même ciel.

C'est là qu'apparaît le motif du memento mori : l'éternité et la puissance écrasante du ciel soulignent la fragilité et la fugacité de la vie humaine. La force de la nature et ses lois implacables nous rappellent qu'il existe quelque chose de plus grand que nos soucis et nos inquiétudes immédiats.

Les œuvres d’Egor Plotnikov sont à la fois monumentales et intimes. Elles sont comme une promenade solitaire, un dialogue avec soi-même au cours duquel on lève soudain les yeux vers le ciel et on se sent à la fois comme un grain de sable dans l'univers et comme une partie de quelque chose de global, trouvant ainsi l'équilibre et la stabilité.

Le ciel au-dessus de notre maison est une série de tableaux sur l'universalisme, l'humanisme, la liberté et la paix, sur ce qui nous unit plutôt que sur ce qui nous sépare. Comme le dit le peintre lui-même : « L'art existe pour que l'homme reste humain. »

Anna Baydova

Docteure en histoire de l’art

Chercheuse à l’Université de Tours

Période d'exposition
8 novembre - 20 décembre 2025

Vernissage :
le samedi 8 novembre de 17h à 20h en présence de l'artiste

Adresse :
2 promenade Saint Pierre des Minimes
60200 Compiègne - France
+33 6 17 89 25 45

Ouvert les jeudis et vendredis de 14h à 18h, les samedis de 10h à 13h et de14h à 19h.
Les autres jours sur rendez-vous.

Entrée libre.

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